Le multilinguisme se développe (fleurit ?) à la Filasez

Un enfant m’invite à son école de langue des signes. Les deux parents de son amie sont sourds et c’est ainsi que l’enfant est entré en contact avec cette langue. J’accepte volontiers l’invitation et nous arrivons ensemble sur la colline de l’école. L’enfant m’indique de m’assoir sur sa veste; j’écoute et je regarde avec intérêt.

Bonjour / au revoir – saluer d’une main

S’il te plait / S’il vous plait  – les paumes des mains l’une sur l’autre verticalement devant le corps

Merci – quatre doigts sur le menton, mouvement s’éloignant du menton

Plus / encore – une main nourrit la paume de l’autre

Manger – le bout des doigts nourrit la bouche

Mettre son chapeau – imiter le mouvement de mettre un chapeau

Mettre ses chaussures – imiter l’enfilage des chaussures

Marcher / partir  – imiter les jambes marchantes avec deux doigts, index et majeur Je répète les signes en français. Tout se passe dans le calme et la concentration et bientôt nous formons des phrases simples à partir de deux signes. La deuxième leçon a lieu avec deux autres enfants intéressés et Cem, qui souligne tout en anglais. La conversation se déroule en quatre langues !
Je réalise que je me sers aussi de signes, gestes et mouvements quand je parle aux enfants de la Filasez. Ceci encadre mes mots et sert aux enfants d’information supplémentairepour mieux comprendre ce que je dis. 
En outre, la communication avec des signes me rappelle une autre acquisition de langue: celle de mes enfants jusqu’à l’âge de 2 ans environ, lorsque je leurs montrais des signes pour me dire ce qu’ils voulaient. 
Donc me voilà, j’apprends ma neuvième langue (à présent, en ordre d’acquisition: français, suisse-allemand, allemand, latin, anglais, espagnol, néerlandais, italien), qui consiste
– de mouvements des mains et des bras
– de la forme de la bouche
– du regard et de la mimiques du visage
– de la postures corporelles. 

Elle a sa propre grammaire, syntax, écriture, traducteurs et culture.